EXPOSITION "LE BESTIAIRE DE SOPHIDO"


LE BESTIAIRE DE SOPHIDO

 



 

Du 15 au 17 décembre, la maison De Baecque et associés transforme ses bureaux du 132 boulevard Raspail en galerie d'art, le temps de remettre en lumière une artiste qui lui tient particulièrement à coeur, Sophido.




UNE ARTISTE SURDOUÉE
 
Sophido a commencé à sculpter à tout juste 25 ans et est remarquée dans la foulée par le galeriste Jean-Pierre Haïk. Deux années plus tard seulement, et quelques expositions au Salon de mars et à la Galerie Colette Creuzevault, elle obtient le prix de sculpture Gabriel Ollivier au Prix international d'art contemporain de Monaco de 1991. Familière du quartier latin et de ses artistes, César ne jure que par elle, et le Bon Marché lui commandent une sculpture monumentale en bronze, "Les trois hiboux", dans le cadre du mécénat d'entreprise. Et puis, la vie fait que cette artiste, surdouée aux débuts plus que prometteurs, doit quitter les devants de la scène artistique. Ce n’est qu’aujourd’hui, plus de trente ans plus tard, qu’elle décide d’y remonter et la maison de Baecque et associés est honoré de participer à ce grand retour.


 



 
LES ANIMAUX SOURCE D'INSPIRATION


Sophido est destinée à la danse (classique, jazz, contemporaine) qu’elle pratique assidument depuis son enfance, jusqu’à ce qu’elle décide de travailler à l'Alcazar pour arrondir ses fins de mois. Cette expérience l’a « dégoûtée » et l’a amenée à commencer la sculpture, en parallèle, pour égayer son quotidien. Mais, rapidement repérée par le galeriste Jean-Pierre Haïk, elle doit faire sa première exposition. Une sorte de retour aux sources, car Sophie dessinait beaucoup durant sont enfance.
Sophido commence dès le début par créer toutes sortes d’animaux. Fascinée par Picasso, sa première sculpture, « chèvre tatouée », est directement influencée par celle de ce dernier (1950, Musée Picasso). Pour les chouettes, c'est aussi Picasso qui lui a donné le déclic. Et puis, très rapidement, s'imposent les chats “pour leur côté mystérieux ».

Tendres mais dangereusement griffus, stylisés mais incroyablement fidèles, prêts à se désarticuler mais si solides, violents et poétiques tout à la fois, les chats de Sophido, sont toujours doubles, animés par une vie complexe. L'univers félin que nous donne à voir Sophido est certes un univers inquiétant, mais tempéré par une grande générosité, un regard plein d'amour pour le chat. Une sorte d'apocalypse tranquille, où les chats nous tendraient un miroir.
Pourquoi les chats, plus particulièrement ? : "Pour le côté mystérieux. J'ai tendance à dominer, dans la vie, alors que j'aimerais le contraire. Avec les chats, je suis obligée de dire ‘amen'. C'est eux qui ont le dernier mot ! J'aime leurs facettes multiples, leurs personnalités très diverses. Capables de jouer la comédie, d'être francs, faux-jetons, amoureux où méprisants. Ce sont des manipulateurs géniaux."


 






 
UN ANTROPOMORPHISME ASSUMÉ


"Quand je sculpte, ce que je mets dans les chats, ce sont les gens que j'ai rencontrés dans la journée, ou la nuit. Alors tous ces personnages, ces caractères, j'essaie de les faire passer dans mes chats, et il y à sûrement des choses de moi qui y ressortent, par exemple, quand je fais un chat rocker : l'agressivité, la solitude, la tendresse, ou le manque d'affection. Finalement, j'avoue que j'ai un peu appris qui j'étais, ce que je projetais, par ce que les gens disent de mes sculptures. Moi, quand je travaille, je n'y pense pas du tout. Ce n'est pas dans quelque chose d'intellectuel, c'est spontané, c'est pour ça que j'aime sculpter vite, sans y réfléchir. Mais j'ai besoin du regard, des commentaires des autres. C'est enrichissant."

Réaliste dans ses sculptures, Sophido l'a peut-être été dans ses premières œuvres, plus rondes, moins agités, mais ce n'est pas sa vraie nature. Sa vision personnelle se joue de la réalité, comme elle l'avoue : "Mes chats ressemblent à tout ce qu'on veut. Le chat, pour moi, c'est une base sur laquelle je brode. Parfois, je dois me rappeler, dans ma tête, que c'est un chat !"
Sophido, tout en travaillant la terre, cherche sans cesse tout ce qu'elle peut trouver d'original comme “trucs et bidules' métalliques qui deviendront les yeux ou la queue de ses créations. Elle suit son travail depuis le terre jusqu'à l'atelier de fonderie de Didier Landowski où la métamorphose vers le bronze a lieu. « J'adore travailler le bronze, patiner, ciseler, polir." Aujourd’hui, ce sont de véritables os qu’elle décide d’intégrer dans ses sculptures, comme le squelette en guise de reflet des âmes perturbées qu'elle souhaite révéler sous leur masque social.

Et Sophido, secrète et passionnée, ne va plus s'arrêter et nous promet bien d'autres chats, des chouettes au regard si félin, tout ce bestiaire auquel elle sait si bien communiquer aussi bien sa tendresse, que sa violence contenue, cette humanité animale qui nous touche tant.



INFORMATIONS PRATIQUES

Exposition et vente privée
Du jeudi 15 au samedi 17 décembre
132 boulevard Raspail
75006 Paris

Information grand public :
vm@debaecque.fr