Un succès !
100 000€ espérés, 300 000€ obtenus…
Notre enthousiasme, et celui, très communicatif, de notre expert Raphaël Maraval-Hutin, pour organiser de belles ventes cataloguées dédiées aux textiles et la qualité de celles-ci, nous a permis de décrocher une étoile.
Une pièce magique…une robe quasiment incarnée, témoignage rarissime du début du XVIIIe siècle.
C’est LE costume d’époque le plus cher vendu aux enchères.
Les 140 000€ obtenus pour cette exceptionnelle robe « volante », caractéristique des années 1720-35 - à l’origine de la célèbre robe dite « à la française » - souligne fermement l’intérêt acéré des collectionneurs privés et des institutions françaises et étrangères pour ces très rares témoignages du passé. Durement bataillée, elle sera préemptée par l’Etat pour le Palais Galliera – Musée de la Mode, devenant ainsi le seul exemple de ce type dans les collections publiques de France.
Une pièce d’envergure donc, qui a le mérite de réunir plusieurs qualités extraordinaires :
L’étoffe employée pour la réaliser : le brocart.
Un exceptionnel état de conservation : ces robes, à l’époque, n'étaient portées qu'en de très rares occasions et principalement à la cour. Elles pouvaient être mises une seule et unique fois, et les familles en faisaient ensuite don au clergé. Transformées en chasubles, étoles et autres pièces précieuses revêtues lors des cérémonies religieuses, il est très rare d’en trouver conservées précieusement en l’état, et transmises de générations en générations…
Une haute provenance de la région lyonnaise qui la fait encore briller de nos jours : cette robe a vraisemblablement été faite pour Anne Françoise de La Chaize d’Aix, qui se maria en 1736 avec Pierre-François de Montaigu, ambassadeur de Louis XV à Venise de 1743 à 1749.
Une robe élégante et rare,
Un somptueux tissu,
Un très bel état,
Une famille aristocratique au service du Roi,
Un témoignage important dans l’histoire du costume,
Un succès !
Cette vente importante a une nouvelle fois propulsé les étoffes précieuses, les archives textiles et les papiers peints sur le devant d’une scène lyonnaise qui manifeste toujours un vif intérêt face à ce riche patrimoine qui lui est propre. Intérêt maintenant partagé et disputé par institutions, des collectionneurs d’autres régions de France et des acheteurs internationaux.
De nombreux enchérisseurs en salle (comble pour l’événement), au téléphone et sur le live, des pluies de soieries, brocart, broderies, damas, lampas, cachemires…
Et au final, une belle réussite que nous partageons avec notre expert.
Muriel Le Payen
En photo :
Exceptionnelle robe volante, vers 1730, lampas fond gros de Tours jaune citron broché soie verte, filé et frisé métalliques argent étincelant à décor stylisé de grenades, corbeille de fleurs et d'un kiosque d'inspiration chinoise inscrits entre les courbes et contre-courbes de feuilles dentelées recourbées. Largeur, de lisière à lisière, de 55 cm. Corsage à manches mi-longues en raquette, échancrure sur le devant destinée à recevoir une pièce d'estomac assortie épinglée à des pattes de toile cousues sur l'envers de la robe, dos à trois doubles plis creux dits plis Watteau s'évasant vers le bas; jupe attenante à petite traîne portée sur le grand panier. Jupon assorti réalisé dans la même étoffe et en toile sur le haut permettant de porter la jupe légèrement retroussée. En partie doublée de taffetas jaune sur le bas (quelques modifications domestiques du XVIIIe siècle sinon très bel état, quelques accidents au jupon).
Iconographie en rapport: J-F de Troy (1679-1752), La Déclaration d'amour, 1731 (Berlin Château de Charlottenburg).
Provenance: famille aristocratique de la région lyonnaise; il pourrait s'agir de la robe de Françoise de la Chaize d'Aix épouse de Pierre-François de Montaigu (1692-1764), ambassadeur de Louis XV à Venise, puis par descendance.
ADJUGE 140 000€ - Préemption de l'Etat pour le Palais Galliera, Musée de la Mode, Paris
Expert : Raphael Maraval-Hutin
Jeudi 4 février 2016 à 14 heures 30 à Lyon