PEYREFITTE, Roger (1907-2000), romancier,... - Lot 131 - De Baecque et Associés

Lot 131
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Estimation :
3000 - 4000 EUR
PEYREFITTE, Roger (1907-2000), romancier,... - Lot 131 - De Baecque et Associés
PEYREFITTE, Roger (1907-2000), romancier, prix Renaudot pour Les Amitiés particulières. 163 L.A.S. à Henry de Montherlant. 1938-1967 (très majoritairement 1939-1944) + 2 brouillons de réponse de Montherlant. Classées par ordre chronologique avec dates restituées (quelques unes restent non datées). 366 pp. in-4 et in-8. Exceptionnelle correspondance, en grande partie inédite. En 1938, lorsque débute la correspondance entre Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte, Montherlant a quarante-trois ans. Les Bestiaires (1926), Les Célibataires et les trois premiers volumes des Jeunes Filles (1936-1937) ont déjà assis sa notoriété. Peyrefitte, de dix ans son cadet, a dû démissionner de son poste de secrétaire d'ambassade à Athènes, après un scandale l'ayant mis aux prises avec le protégé d'un amiral grec. Peyrefitte et Montherlant ont fait connaissance un an plus tôt. Ayant appris par un ami commun que Montherlant partageait son goût pour les adolescents, Peyrefitte, enhardi, a abordé l'écrivain dans une de ces kermesses parisiennes où les messieurs, amateurs de jeunes gens, traquent leur proie. Une amitié est née. Pendant plusieurs années, les deux compères vont échanger une correspondance cryptée et fleurie, partageant leurs bonnes fortunes et leurs mésaventures, s'échangeant les bonnes adresses et parfois leurs jeunes amants. Ce sont les lettres de deux satyres très en verve. La première débute le 24 décembre 1938. « A la veille de la nuit charmante et mystique, le Père Noël n'a pas cru devoir apparaître autrement que sous les traits d'Héraklès [elle est écrite au dos d'une carte postale reproduisant une sculpture de V. de Rossi, conservée au Palazzo Vecchio, Ercole che punisce Diomede [Hercule punissant Diomède, lui empoignant virilement le sexe]. Et c'est pour vous souhaiter, comme il le prêche d'exemple, que vos travaux n'aillent point sans quelques douceurs. Mille fois merci de l'aimable envoi d' « Equinoxe » [L'Equinoxe de septembre] [] ». Suit une longue correspondance, particulièrement dense pour les années 41 et 42, dont il est aisé d'imaginer la teneur, parfois fort dérangeante et déplacée (on sait quel penchant ils avaient l'un et l'autre pour les jeunes garçons). Puis elle s'étiole peu à peu pour se terminer 29 ans plus tard, presque jour pour jour, par une ultime lettre écrite au dos d'une autre carte tout aussi explicite « il poeta e la natura », photo de deux jeunes garçons, de dos, nus, et d'un troisième en toge. « Taormina [Sicile], 23 décembre 1967. Que des journalistes, c'est à dire des canailles, des sots et des illettrés, aient réussi à nous brouiller, en exploitant un de mes mouvements d'humeur, puis en me demandant de l'expliquer, parce qu'ils savaient que je jetterai de l'essence sur cette étincelle, c'est la règle de leur jeu et je n'ai su m'en prendre qu'à moi [] ».
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