Élisabeth VIGÉE-LEBRUN (Paris 1755 - 1842) - Lot 28

Lot 28
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Élisabeth VIGÉE-LEBRUN (Paris 1755 - 1842) - Lot 28
Élisabeth VIGÉE-LEBRUN (Paris 1755 - 1842) Portrait du Comte de Provence (1755-1795), en 1776 Pastel sur papier marouflé sur toile, forme ovale H. 70 cm - L. 58 cm Signé et daté en bas à droite « 1776 ». Provenance : collection familiale, France Bibliographie : Élisabeth Vigée Le Brun, Souvenirs 1755-1842, Paris, Éditions Honoré Champion, 2008, page 333 dans la partie « Liste des tableaux et portraits » pour l'année 1776, « 12, Monsieur, frère du roi » Catalogue de l'exposition « Élisabeth Louise Vigée Le Brun » sous la direction de Joseph Baillio et Xavier Salmon, Paris, Grand Palais, 2015-2016, ed. RMN, pp. 38-40 Joseph Baillio, Paul Lang, Katharine Baetjer, « Élisabeth Louise Vigée Lebrun, Ottawa, 2016, p. 241 Neil Jeffares, Online edition - Pastels & pastellists, Élisabeth Vigée Le Brun, n°J.76.3505 OEuvres en rapport : Deux dessins à l'ovale du comte de Provence et de sa femme, datés de 1777, conservés au château de Windsor (voir opus cité supra, repr. Fig1 et 2 p. 38) Dans son Livre de raison, Élisabeth Vigée Le Brun note pour l'année 1776 qu'elle a peint le portrait de Monsieur, frère du Roi. Il s'agit de sa première commande officielle, avant une longue et célèbre série d'effigies de la famille royale. Il est fort probable qu'il s'agit d'une série de pastels, dont notre exemplaire est le premier à émerger. On peut dire qu'elle devint en quelque sorte son peintre favori puisqu'elle redonne une version en 1778 et en 1781, ainsi que deux portraits de « Madame, femme de Monsieur, frère du Roi » en 1778. En 1782, elle produit une paire de portraits à l'huile de Monsieur et de Madame (collection particulière ; catalogue de l'exposition « Élisabeth Louise Vigée Le Brun » sous la direction de Joseph Baillio et Xavier Salmon, Paris, Grand Palais, 2015-2016, ed. RMN, cat 45 et 46, repr.). La correspondance de l'intendant du comte de Provence Cromot du Bourg, mentionne également en 1783 un portrait en pied (opus cité supra, p.40). Bien qu'elle décrive dans ses Souvenirs le comte de Provence après ceux concernant la Reine, dont elle fit le célèbre portrait en 1779, la commande de 1776 place le comte de Provence en précurseur. Dans sa jeunesse, cet homme affable et cultivé développe un goût pour les arts avant-gardistes et se passionne en particulier pour l'architecture et les arts décoratifs en son château de Brunoy, décoré par Bellanger et Dugourc. Sans la Révolution, il nous serait apparu comme un esprit éclairé de son époque. S'il n'avait pas le caractère d'un chef, il avait néanmoins l'œil aiguisé d'un grand mécène. Voici le portrait qu'en fait Elisabeth Vigée-Le Brun : « Le portrait que j'ai fait de Monsieur m'a donné l'occasion de connaître un prince dont on pouvait sans flatterie vanter et l'esprit et l'instruction ; il était impossible de ne pas se plaire à l'entretien de Louis XVIII, qui causait sur toutes choses avec autant de goût que de savoir. Cependant quelquefois, pour varier sans doute, il me chantait pendant nos séances, des chansons qui n'étaient pas indécentes, mais si communes, que je ne pouvais comprendre par quel chemin de pareilles sottises arrivaient jusqu'à la cour. Il avait la voix la plus fausse du monde. - Comment trouvez-vous que je chante, madame Le Brun ? me dit-il un jour. - Comme un prince, Monseigneur, lui répondis-je. Le marquis de Montesquiou, grand écuyer de Monsieur, m'envoyait une fort belle voiture à six chevaux pour me conduire à Versailles et me ramener avec ma mère, que j'avais priée de m'accompagner. Tout le long de la route on se mettait aux fenêtres pour me voir passer, chacun m'ôtait son chapeau ; je riais de ces hommages rendus aux six chevaux et au piqueur qui courait devant ; car, revenue à Paris, je montais en fiacre, et personne ne me regardait plus. » On voit dans ce passage qu'Elisabeth Vigée, devenue madame Le Brun en janvier 1776, est alors traitée avec les plus grands égards par le comte de Provence. On remarque aussi qu'elle se fait accompagner de sa mère en chaperon, bien que récemment mariée. Elle est jeune, elle est belle et spirituelle, les séances se multiplient : on imagine sans peine l'aimable Louis-Stanislas-Xavier de France, né la même année, et si ce n'est sous le même signe, sous le charme... Nous remercions Joseph Baillio d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre. Une attestation à la charge de l'acquéreur lui sera remise à l'issue de la vente.
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