Centre de la France, seconde moitié du XVème... - Lot 20 - De Baecque et Associés

Lot 20
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Estimation :
8000 - 10000 EUR
Centre de la France, seconde moitié du XVème... - Lot 20 - De Baecque et Associés
Centre de la France, seconde moitié du XVème siècle Vierge à l'Enfant assise dite « Sedes Sapientiae » Fort-relief sculpté en applique en bois polychromé H. 61 cm AL-EJ Accidents, vermoulures et manques Cette Vierge à l'Enfant assise est une rare représentation de la Vierge dite Sedes Sapientiae à la toute fin de la période médiévale. La frontalité de la Mère de Dieu présentant l'Enfant Jésus sur ses genoux est l'élément majeur de cette iconographie codifiée au XIIème siècle sous l'impulsion d'un modèle théologique élaboré après les bouleversements de la Chrétienté d'Occident au siècle précédent. Ces figures de dévotion de Vierge en Majesté se diffusent et prospèrent tout au long du Moyen Âge. La composition est concurrencée au début du XIVème siècle par la nouvelle représentation mariale mettant en scène la Vierge debout et tenant son enfant sur un bras. Un besoin d'humanisation explique la perte progressive des caractéristiques solennelles de la Vierge trônante pour des compositions où la Vierge assise allaite l'Enfant, le tient debout ou assis, déporté sur un genou. La recherche de naturalisme qui se retrouve dans le visage doux aux hautes arcades sourcilières de cette Vierge au front bombé et aux cheveux lâches, sont pourtant les indices d'une réalisation du XVème siècle, tout comme les traits de l'Enfant aux pieds menus, le mouvement des drapés bien creusés pour animer la partie basse et la présence d'un riche fermoir à la mode de l'époque. L'Enfant n'est plus couronné et, à l'instar de certains Enfants des Vierges des Primitifs flamands (cf. Roger Van der Weyden, Durán Madonna, vers 1435-1438, huile sur toile, 100 x 52 cm, Madrid, musée du Prado, inv.P02722), il porte simplement une tunique cachant sa nudité. Dans une période où la dévotion s'efforce de rendre plus accessible la figure divine, l'humanisation de l'Enfant Jésus s'investit d'une haute valeur symbolique. Cette humanisation est soulignée par le port de cette tunique dont la couleur rappelle, de manière prémonitoire, son linceul. Mais cette humanisation est contrebalancée par l'attitude frontale de Jésus qui faisait primitivement un geste de bénédiction de la main droite. L'association du style élégant et gracile de cette Vierge au regard lointain, typique de la production de la seconde moitié du XVème (notamment dans les régions centrales de la France) et ce hiératisme romanisant font de cette oeuvre une véritable rareté dans la statuaire de la fin de la période médiévale. Il est fort probable qu'à l'instar des deux seules autres Vierges datées du XVème siècle présentant la même attitude (conservées à l'Hôpital de Dijon), elle ait été exécutée pour remplacer une Sedes Sapientiae romane déjà honorée mais abîmée.
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