*Masque, Kongo, République Démocratique du... - Lot 107 - De Baecque et Associés

Lot 107
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Estimation :
30000 - 40000 EUR
*Masque, Kongo, République Démocratique du... - Lot 107 - De Baecque et Associés
*Masque, Kongo, République Démocratique du Congo H. 35 cm Provenance Collection Pierre Loeb, Paris Collection Marie-Ange Ciolkowska, Paris Collection privée, Suisse Bibliographie : Tribal Arts, VII : 2, Hiver 2001 / Printemps 2002, p. 31. OEuvre d'art support d'entité spirituelle, de spectacle de forces invisibles, d'insigne de pouvoir politique, de symbolique liée aux rites initiatiques, et de cultes ancestraux, l'art sculptural du Kongo incarne ces pluralités à travers la diversité des représentations. Les Kongo croient en l'existence d'un être suprême nommé Nzambi Mpungu, incarnant l'entité spirituelle la plus élevée, créateur du tout, il serait à l'origine de la vie, de la mort. Sa qualité d'être suprême, son caractère transcendantal, l'éloignent de la terre, l'élève vers le ciel Yilu, de ce fait aucun culte ne lui est rendu, aucune représentation plastique ne lui est dédiée, aucun sanctuaire et aucune cérémonie ne peuvent l'influencer. Véritable génie cosmique, force impersonnelle, il existe et par-delà et au-delà du monde visible. Incarnation d'un esprit particulier le masque est par ses éléments additionnels et sa représentation la manifestation d'un pouvoir émanant d'un monde surnaturel. Cette force dont il est la représentation lui confère sa sacralité. Les Kongo, plus précisément les Woyo (Ngoyo), ont connu une royauté sacrée, afin d'assoir son autorité, d'établir l'ordre et d'assurer la paix entre les différentes communautés, le roi comme l'explique Marc Leo Félix, appuyait son pouvoir et le garantissait grâce à des institutions qui lui étaient liées et notamment celle du nommée Ndunga, qui « constituait une de ses institutions sur lesquelles reposaient la force et la domination du roi ». Destinée à faire régner la paix et l'ordre au sein de la communauté, la société Ndunga par le prisme de ses masques, rétablissait la justice tout en se présentant comme l'exécutant de l'ordre du roi. Véritable attribut du roi, le masque participait à tous les événements forts de la royauté : investiture, inhumation, rites d'installation des génies de la terre. Selon Marc Léo Félix « Chaque type de masque est reconnaissable, par les accessoires qu'il porte et les éléments additionnels qui accompagnent son costume… Tout comme les couleurs qui ornent les masques, qui ont une valeur symbolique en relation avec le masque et la mission qui lui est assignée. C'est d'ailleurs en fonction de ces éléments que l'on attribue un nom à chaque masque. » (Art & Kongo, 1995, p. 71), ces attributs dont on connaît la valeur symbolique déterminent la fonction du masque. L'association de couleur reste en rapport avec l'institution et la mission dévolue à chaque masque. Selon Volavska (35-36), « pris isolément, le blanc symbolise la fortune, le remède, la santé ; le rouge c'est le sang, la femme, le danger, le noir symbolise le malheur. Le masque serait, à la lumière des couleurs qui y sont présentées, l'incarnation d'une institution agissant au bénéfice de la communauté en combattant le mal. » Éliminer l'ordonnancement et le choix des couleurs, leur agencement serait restreindre le champ sémantique du Ndunga et tronquer l'interprétation du rôle des masques que cette société a façonné. Si aucun autre masque présentant cette forme, cette typologie n'a pu être recensé, attestant de sa rareté tout comme de l'inventivité audacieuse de son sculpteur, certains de ses éléments tels que : le choix des couleurs des pigments, et faciaux (oreilles, forme du visage correspondant à des dessins de M-L. Félix référencés dans son ouvrage, Art & Kongo, p.142, figure 9), permettraient de l'attribuer probablement à la société Ndunga. Aplats par couches structurées correspondant certainement à une symbolique codifiée (voir Volavska), de couleur blanche, rouge et noire découpant et animant la face du visage de dynamisme et de mystère. Les lignes colorées soulignent les traits saillants tel que le nez, tout en formants quelques éléments du visage ; paupières, arcades sourcilières, lèvre supérieure. Prestance imposante conférée par : le mariage de la forme et des volumes, le front bombé, le crâne arrondi, la grandeur des cavités formant les yeux, par la projection de certains éléments du visage dans l'espace et notamment, de l'arête nasale rectangulaire en haut relief, des larges oreilles arrondies aplanies présentées de face. En dessous du front bombé sont creusés des yeux lenticulaires sublimés par un liseré coloré. La bouche entrouverte, bordé de petites lèvres en relief, semblant murmurer est inscrite dans un bel ovale. Le masque arbore une barbe en tissu, attachée par des fibres végétales à des orifices perforés destinés à cet usage. Les sens du masque semblent symboliquement être mis en exergue par le traitement stylistique des éléments le composant, la vue et l'ouïe notamment, lui conférant toute sa vitalité. A la puissance de ses volumes répond sa force d'expressivité lui insufflant sa sacralité. Lot en importation temporaire et
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