Collection du Château de Beaulieu en Provence
Mobilier & Objets d’art


VENTE AUX ENCHÈRES - MARSEILLE - 29 MAI 2024 - 18h

DE BAECQUE Marseille annonce la vente exceptionnelle de la collection de mobilier & objets d’art du Château de Beaulieu, véritable joyau provençal, rassemblée par son propriétaire, un collectionneur passionné et éclairé.



 
L’Histoire du Château de Beaulieu est étroitement liée à celle de la Provence. Construit par Henri III à la fin du XVIème siècle, le château fut longtemps la propriété des Comtes de Provence.
Jusqu’en 2024, chaque propriétaire a eu à cœur de préserver son terroir, l’unicité et l’histoire patrimoniale du site.   

Depuis vingt ans, son dernier propriétaire et sa famille, amateurs pointus d’art et de vin ont resauré le château et entretenu le vignoble de 300 hectares - plus grand domaine viticole de Provence. La collection actuelle a été constituée par son propriétaire curieux, esthète et érudit. Chaque objet, pièce de mobilier et tableau a été choisi avec soin pour la décoration et l’aménagement du château.         
Du Grand Salon au Salon de Musique en passant par le Grand Escalier, le Jardin à la Française et son Grand Bassin, la salle à Manger, la Bibliothèque, l’Orangerie ou encore la Chapelle ; autant de pièces aménagées avec des oeuvres ou objets de collection. Mobilier et objets d’art, tableaux anciens et modernes, orfèvrerie, sculptures anciennes et contemporaines, céramique, tapisseries ou encore mobilier Haute Epoque.

Près de 100 lots seront présentés aux enchères lors d’une vente en soirée le mercredi 29 mai à 18h pour une estimation totale entre 400 000 – 500 000 €.
Parmi ces lots, un exceptionnel Clavecin en bois peint aux armes d'alliance de la famille Corsini, Venise, début du XVIIe siècle (40 000 – 60 000 €), deux tables consoles provençales et une paire de miroirs vénitiens du XVIIIe siècle, une Diane chasseresse de Michel AUDIART (né en 1951) (15 000 – 20 000 €), deux bacchantes attribuées à Jean-Joseph Foucou (1739 -1821) (15 000 - 20 000 €) ...
“Amateur éclairé, visionnaire, [Pierre] nous a quittés prématurément, laissant derrière lui un héritage riche en histoires et en beautés. Les meubles et effets qui ornaient jadis son domaine, choix d’une vie, témoignent de son goût et de son appréciation pour les belles choses.
Je me souviens de la passion avec laquelle Pierre me présentait ses objets, avec sa connaissance approfondie du XVIIIe siècle (...)” témoigne Pierre Vasarély, pour la préface du catalogue.





 
         

Le clavecin Orlandini-Corsini 

 
Clavecin en bois peint et doré, les portillon, rabat, couvercle et éclisses à décor de scènes historiées sur le thème de la musique, le revers du rabat peint aux armoiries des familles florentines Orlandini et Corsini,  le clavier en buis et amourette à quatre octaves (ravalé d'une note dans les basses), la caisse intérieure en cyprès à double chevalet et double sillet (la rosace en parchemin probablement rapportée à une date ultérieure ; petits accidents), avec un tiroir à partitions sous le clavier, reposant sur un piétement à cinq pieds en double balustre surmonté d'une frise de rinceaux dorés
Italie, probablement Florence, fin du XVIIe siècle - début du XVIIIe siècle
H. 93 cm - L. 197 cm - P. 84 cm PFD 
 
Provenance :
Anciennes collections des familles Orlandini-Corsini,
vente Paris, étude Ribeyre, les 14, 15 novembre 2006, lot 343 avec l'indication de provenance d'un château bordelais.

Ce clavecin a été restauré dans les années 1980 par Anthony Sidey.
 
Les rapprochements entre les décors de clavecin et les peintres répertoriés de la même époque sont assez rares et souvent délicats à réaliser. Plusieurs attributions ont cependant été effectuées notamment sur des clavecins des XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècles à des peintres italiens comme Luca Giordano (1634-1705) et Sebastiano Ricci (1659-1734) notamment pour un fragment de couvercle de clavecin conservé au musée du Louvre (inv. MI 866), mais aussi comme Annibale Carracci (1560-1609) avec un couvercle de clavecin conservé à la National Gallery de Londres (inv. NG 94), et plus récemment sur un couvercle attribué à Pietro Paolo Bonzi (1576-1736) appartenant à la galerie Antoine Tarantino à Paris.

Les sujets du décor illustrent parfois des scènes sur le thème de la musique. C'est le cas du clavecin de la collection du château de Beaulieu mais également de celui d'Andreas II Ruckers (1607-1655) conservé au musée de la Musique à Paris ainsi que celui de Jacob Stirnemann (1724-1790) du musée d'Art et d'histoire de Genève.
 
Le clavecin demeure probablement en Europe jusqu'à la fin du XVIIIe siècle le principal instrument de musique, son histoire est parfaitement résumée par Michel Brenet dans son Dictionnaire pratique et historique de la musique en 1926 : « Pendant une période de près de trois siècles, le clavecin a tenu dans la pratique musicale un rôle d'une importance extrême. Non seulement toutes les œuvres des virtuoses clavecinistes, depuis le milieu du XVI° siècle jusqu'après la mort de J.-S. Bach (1750) et de Rameau (1764), lui ont été destinées (puisque la vogue du clavicorde et du clavecin à marteaux ne s'est établie qu'avec Emanuel Bach et Mozart), mais il a tenu, auprès du luth et du théorbe tout d'abord, puis seul auprès de l'orgue, l'emploi alors essentiel de la basse continue. Sauf, jusqu'à un certain point, en France, on ne concevait pas une exécution de musique de chambre, de concert, de théâtre et même d'église, sans clavecin. Les Allemands surtout s'expriment catégoriquement à ce sujet. C'est au clavecin que s'asseyait le chef d'orchestre. C'est autour du clavecin que se groupaient les instruments choisis du « petit chœur ».
Lorsque, dans les exécutions de musique ancienne, on le remplace aujourd'hui par le piano, la sonorité de l'ensemble se trouve dénaturée. Les défauts qui ont à la longue fait abandonner le clavecin, sa sécheresse, sa froideur, la presque impossibilité d'obtenir des nuances d'intensité, hormis les effets d'écho résultant de l'opposition de deux claviers, avaient contribué à la création d'un style spécial de composition, dans lequel furent produits des chef-d'œuvre, car ces défauts, que Couperin lui-même reconnaissait en partie, étaient, selon son jugement, compensés par autant d'avantages : « la précision, la netteté, le brillant ».
Pour leur mise en valeur, une attaque impeccable, une finesse de détails portée à l'extrême étaient nécessaires ; nul dessin ne pouvait être traité ni joué comme accessoire ; l'agencement des parties contrepointiques, leurs nombres, leur complication tenaient lieu d'effets dynamiques, les broderies ténues, les ornements enroulés autour des notes principales, donnaient l'illusion des sons soutenus. L'esprit, l'humour des détails pittoresques occupaient des auditeurs qui ne demandaient pas encore à la musique instrumentale d'exprimer un contenu sentimental très profond. Le « style clavecin » a été porté à son apogée pendant le XVIII° siècle par Couperin et Rameau, en France, par Domenico Scarlatti, en Italie, par Froberger, Kuhnau, Haendel et Bach en Allemagne »

 




Secrétaire à cylindre en acajou mouluré (toutes faces), ouvrant à quatre tiroirs, celui de droite contenant un coffre-fort, le cylindre découvrant une tablette coulissante et trois tiroirs, reposant sur des pieds en gaine, belle ornementation de bronze doré à prises feuillagées, entrées de serrure et brettés, estampille apocryphe d’Adam Weisweiler ; (petits accidents et restaurations).

10 000 -15 000 €
H : 104 cm, L : 111 cm, P : 67 cm
Époque Louis XVI.



 

Deux grandes figures en marbre représentant une bacchante, la chevelure mêlée de raisin et tenant une coupe contenant du raisin, et une figure d’Erigone, coiffée de feuilles de lierre et regardant une grappe de raisin, avec un tronc d’arbre et crotales ; (petits accidents et restaurations, notamment à la base).

Attribuées à Jean Joseph Foucou (1739-1815).
Fin du XVIIIe siècle-début du XIXe siècle.
H : 97 cm et 99 cm
15 000-20 000 €
 
Provenance :
Vente Paris, étude Néret-Minet, Couteau-Bégarie, le 1er décembre 1989, lot 128.
Vente Paris, étude Néret-Minet, le 21 novembre 2008, lot 76.
 
Bibliographie :
A.L.  Poulet et G. Scherf, Clodion, cat. exp., Musée du Louvre, Paris 1992, p. 380-381

 
 

 


Belle table console en bois sculpté et doré, de forme contournée, à décor ajouré de feuillages, fleurs et cartouche, le dessus de marbre rouge à double mouluration reposant sur des montants très mouvementés réunis par une entretoise à décor d’un dragon ; (dorure refaite).

Italie, probablement Venise, milieu du XVIIIe siècle.
H : 91 cm, L : 160 cm, P : 67 cm
15 000-20 000 €



Quatre grands fauteuils en noyer mouluré et sculpté, à dossier plat et décor de cartouche asymétrique, rocailles, fleurs et grenade, reposant sur des pieds cambrés à volute ; (petits manques).
Provence, époque Louis XV.
H : 102 cm, L : 68 cm
4000-6000 €

 





INFORMATIONS PRATIQUES

Vente aux enchères
CHÂTEAU DE BEAULIEU - MOBILIER & OBJETS D’ART
Mercredi 29 mai - 18h
5 rue Vincent Courdouan
13006 Marseille

Dates d’exposition publique :
Lundi 27 mai de 14h à 18h
Mardi 28 mai de 09h à 12h et de 14h à 18h
Mercredi 29 mai de 09h à 12h et de 14h à 17h

Commissaire-priseur :
Jean-Baptiste RENART

Expert :
Mobilier & Objets d’art : Pierre-François DAYOT

Crédit photos : ©Photographe Morgan Palun