ENSEMBLE DE PHOTOGRAPHIES HISTORIQUES DU SERIGNE AHMADOU BAMBA



VENTES PHOTOGRAPHIES ANCIENNES ET MODERNES - 8 MARS 2023 À LYON
 
Figure majeure de l'Islam au Sénégal, le Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ou Serigne Touba est le fondateur de la confrérie des Mourides, une voie unique du soufisme. Jusqu'à la découverte de ces images inédites, une seule et unique photographie du père du Mouridisme était connue.

 


 
Le Cheikh Ahmadou Bamba est né en 1853 dans une famille religieuse à M'Backé, ville fondée par son arrière-grand-père. Le Serigne ( équivalent de Cheikh en arabe, est un guide spirituel coranique)  est l'une des figures emblématiques du Sénégal et du soufisme et est considéré par les Sénégalais comme un guide spirituel. 

Le Serigne suit, dès son plus jeune âge, un enseignement coranique auprès de son oncle Thierno Mboussobé et de Samba Toucouleur KA. Lors de son apprentissage, il fait la rencontre de l'un des principaux opposants des colons français, Lat Dior DIOP, le Damel du Cayor, avec qui il noue de très bonnes relations. Il fonde la ville de Touba, dite "Cité de la Paix", l'année de la mort du Damel en 1886. Touba est aujourd'hui la deuxième plus grande ville du Sénégal et est le principal centre du mouridisme.

Le Serigne Ahmadou Bomba passe l'entièreté de sa vie à promouvoir la non-violence et la dévotion à Dieu pour vaincre les colonisateurs français et rétablir l'identité sénégalaise. Il se donne corps et âme au respect des valeurs islamiques et c'est avec cette dévotion à la religion qu'il va éduquer ses fidèles. Il mène à leurs côtés plusieurs révoltes pacifistes, dont celle de 1895, à la suite de laquelle il est condamné à l'internement politique et est envoyé dans la forêt de Mayumba au Gabon. Résigné, le Cheikh Ahmadou Bamba voit dans cet exil, une volonté de Dieu de réaliser une mission qui lui est assignée. Ce bannissement ne va pas ébranler la fidélité de ses "disciples", à son retour au Sénégal les foules se pressent de tous lieux pour venir le célébrer. Les Français, déçus de ce revirement, finissent par l'exiler une nouvelle fois quelques années plus tard en Mauritanie. Au cours de ses 75 ans d'existence, le Serigne Bamba a passé 33 ans privé de sa liberté.


 
  




CONTEXTE HISTORIQUE ET MOURIDISME
L'histoire du mouridisme


 
Au XIXe siècle, le Sénégal passe sous l'influence des colons français qui voient la population se scinder en deux : ceux qui se soumettent au pouvoir français par peur et ceux qui résistent à l'autorité brutale des étrangers. Les seuls remparts contre la perte d'identité culturelle et religieuse sont les Chouyoukhs et les Oulémas (les chefs religieux) qui luttent difficilement pour leur résister. C'est dans ce contexte colonial que le Cheikh Ahmadou Bamba s'impose avec une alternative aux Sénégalais : le mouridisme. Outre la fidélité à Dieu, cette voie du soufisme repose sur deux principes clés : le travail (Kasbu) et la prière. La doctrine est basée sur l'abnégation totale de soi en faveur de l'humilité et de la discipline.

Le mouridisme est un parfait exemple de ce qu'est vraiment l'islam d'Afrique de l'Ouest : c'est une réponse à un monde opprimé, mélangé à une idéologie nationaliste africaine. À sa création, cette communauté n'est pas bien vue par les Français et les anciens aristocrates sénégalais qui partagent la peur de soulèvements populaires. Au fil du temps, la confrérie des Mourides a su convaincre ses détracteurs. On le constate notamment par les circulaires du 22 septembre 1909 et du 26 décembre 1911, qui leur concèdent la liberté de culte.


L'héritage du Serigne Touba
 
Ce groupe socio-religieux, qui représente la majorité de la population sénégalaise, a su s'adapter à son temps. Avec l'arrivée d'Internet au Sénégal dans les années 1990, les mourides sont devenus des professionnels de la communication et on su utiliser à leurs fins les nouvelles technologies. Outre, la facilité d'adaptation au monde moderne, les héritiers du Cheikh Ahmadou Bamba ont su rester fidèle à la mémoire du Serigne et préserver son héritage. Ils ont édifié, en 2019, une mosquée à Dakar qui porte le nom de Massikul Jinan en référence aux "Perles du Paradis" du Serigne. Le mouridisme reste au cœur de la vie civique sénégalaise. Le plus remarquable, cependant, est le Magal, créé pour commémorer Ahmadou Bamba. Plus grand rassemblement de mourides au monde avec plus de cinq millions d'adeptes, ce grand pèlerinage annuel de Touba reste la plus grande forme de préservation de sa mémoire.

Image du Serigne Touba




 

CONSTRUCTION DE LA MOSQUÉE DE DIOURBEL
 


Les premières pierres
 

La mosquée de Diourbel constitue une des merveilles du Sénégal et un joyau du mouridisme. En 1917, le Serigne Bamba décide de faire construire une mosquée à Touba nommé la mosquée de Diourbel. Avec l'aide de ses fidèles, il réuni une somme totale de 10 000 dollars pour réaliser l'édifice religieux. La même année, le Cheikh A. Bamba trace avec son pied, l'emplacement de la future mosquée. Au cours de cet évènement, le Serigne descend dans la fosse fraichement creusée avec le précité Moukhtar Binta Lô et muni d'une truelle et d'un seau plein de béton, il récite des prières et fait deux Rakat.

 


Temple de Diourbel



La construction
 

Les premières fondations de la mosquée sont posées en 1932, quelques années après la mort de Serigne, par son fils aîné Cheikh Mouhamadou Moustapha. La construction est interrompue en 1941, lors de la Seconde Guerre Mondiale en raison de la difficulté d'acheminement des matières premières. Quatre ans plus tard, en 1945, le Cheikh Mouhamadou Moustapha meurt et comme son père il ne voit pas s'achever la mosquée. C'est son frère le Cheikh Muhammad Fadel (Serigne Fallou) qui conduit à sa fin les travaux en 1963. Le 7 juin de la même année, la mosquée est inaugurée en présence du Serigne Fallou et du président Leopold Sédar Senghor.
Après la mort du Cheikh Muhammad Fadel, les Khalifes qui lui succèdent, continuent d'agrandir la mosquée afin de préserver et d'étendre l'héritage du Serigne Bamba.

 
    
 

Anonyme, de l'entourage de Jean Geoffre, architecte établi à Dakar. Le Serigne Amadou Bamba, Cheikh Ahmadou Bamba (1853 - 1927). Exceptionnelle et rarrissime suite de six (6) épreuves albuminées d'époque, montrant le Serigne Amadou Bamba, le 11 mars 1918, le jour de la pose de la première pierre de la mosquée de Diourbel, d'abord debous avec à ses côtés Jean Geoffre, architecte de la première mosquée, puis posant la première pierre de la mosquée (3 épreuves), puis en marche et enfin en prière. La première est légendée à l'encre dans la marge sous l'image : "Le Serigne Amadou Bamba". 

Estimation : 30 000 - 40 000€

Épreuves : H.7,2 cm - L.4,1 cm H. 7 cm - L. 4,1 cm ; H. 7,6 cm - L. 4,1 cm ; H. 7,3 cm - L. 4,2 cm ;  H. 6,9 cm - L. 4,2 cm et H. 7,6 cm - L. 4,1 cm. 
 
Provenance : Album personnel de Jean Geoffre, Architecte à Dakar (Sénégal), auteur des plans de la mosquée de Diourbel ainsi que de ceux de la Grande Poste de Dakar.
Figure majeure de L'Islam au Sénégal, le Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ou Serigne Touba est le fondateur de la confrérie des Mourides, une voie unique du soufisme. Avant la découverte de cet ensemble, une seule et unique photographie du grand homme, père du Mouridisme était réputée connue.

 
Un déposit de 5 000 euros est demandé pour pouvoir enchèrir sur le lot. 

 
INFORMATIONS PRATIQUES

Vente aux enchères:
Photographies Anciennes et Modernes
Mercredi 8 mars 2023
70 rue Vendôme, 69006 Lyon

Date d’exposition publique :
Mardi 7 mars de 14h à 18h
Mercredi 8 mars de 9h à 12h

Expert :
Damien VOUTAY

Information grand public :
lyon@debaecque.fr