COLLECTION COLETTE CREUZEVAULT - RESULTATS



Vendredi 20 novembre 2020 - Paris
Vente en live à huis clos

97 % de lots vendus
Montant total adjugé : 3 277 552 € 
200 % en valeur

 
Remarquable illustration de la technique du frottage mise au point par Max Ernst, Forêt (1927) décrocha 1 060 000 € (1 346 200 € avec les frais), plus du double de son estimation haute. Cette peinture historique, du début du surréalisme, apporte un éclairage sur les goûts d’Henri Creuzevault pour les pionniers de l’art moderne.  On connaît les liens forts qui unissaient Germaine Richier et les Creuzevault, et devant cette toile, il est intéressant de rappeler la profonde estime entre Max Ernst et la sculptrice.

Max ERNST (1891-1976)

Forêt, 1927

Huile sur toile, signée en bas à droite

H. 65 cm - L. 81 cm

1 060 000 € 


Autre coup de marteau marquant, 300 000 € (381 000 € avec les frais) pour La Vierge folle (lot 9) de Germaine Richier ! La sculptrice tenait une place particulière dans la collection initiée par Henri Creuzevault et poursuivie par sa fille, Colette. Œuvre maîtresse de l’artiste, cette sculpture constitue l’une des rares représentations humaines dans l’œuvre de l’artiste, et se démarque aussi de ses autres créations par sa grande taille. Réalisée tôt dans la carrière de Germaine Richier, cette pièce montre son détachement de l’influence classique.


Germaine RICHIER (1902-1959)

La Vierge folle, 1946

Épreuve en bronze à patine brune, signée, justifiée 4/6 et portant à l'arrière la marque du fondeur Susse à Paris à l’intérieur du pied droit

Conçue en 1946, le tirage original de cette œuvre comprend 11 épreuves en bronze numérotées de 1/6 à 6/6 et HC1, HC2, HC3, EA, 0/6

H. 133 cm - L. 38 cm - P. 20,5 cm
 


Autre artiste-phare de la Galerie Creuzevault, César ! En 1957, Henri Creuzevault l’expose alors qu’il est peu connu, et il a signé avec lui un contrat de deuxième vue ; le galeriste peut être considéré comme l’un des principaux instigateurs du travail de l’artiste à la fonderie.  Au décès de son père en 1971, Colette, fascinée par cet univers artistique et créatif depuis sa plus tendre enfance, prend le relais et poursuit brillamment l’aventure de la galerie. Cette vacation proposait 12 œuvres de l’artiste. Pièce emblématique de sa série sur les empreintes, le Pouce (1964/1966), marqua 155 000 € (196 850 € avec les frais). Conçue en 1964, cette version a fait l'objet d'une édition originale en bronze de 8 épreuves seulement.


 

CÉSAR (1921-1998)

Le Pouce, 1964/1966

Épreuve en bronze à patine dorée nuancée et poli, signée, datée 66, justifiée 1/6 et portant la marque du fondeur Blanchet en bas à l'arrière

H. 90 cm - L. 47,5 cm - P. 26 cm

155 000 € 

 

Infraréalisme (lot 8) de Robert Matta se fit remarquer à 92 000 € (116 840 € avec les frais). Une photographie de l’œuvre portant au verso, la mention manuscrite de la main de l’artiste : « Ce tableau Infraréaliste est la propriété de Colette Creuzevault » et signée par Roberto Matta est remise à l’acquéreur.

 

Roberto Matta (1911-2002)
Infraréalisme

Huile sur toile, signée en bas à gauche.
H. 200 cm - L. 243 cm

92 000 €



La Collection Colette Creuzevault

La collection initiée par Henri Creuzevault et poursuivie par sa fille, Colette, représentait un remarquable panorama de la scène artistique parisienne de l’après-guerre aux années 1990.

En observant cette collection, on comprend les liens étroits qui unissent les acquisitions du père et de la fille, mais également les œuvres les unes aux autres. Ces pièces témoignent aussi d’un goût et d’engagements, parfois audacieux, pris par cette famille de passionnés. Certaines acquisitions prouvent un regard précurseur et un enthousiasme pour des créations étonnantes à une époque. Les Creuzevault n’ont pas seulement défendu les artistes dans leur galerie, mais ils les ont aussi soutenus en acquérant également des œuvres pour leur collection personnelle. Outre la rareté de certaines pièces, la multiplicité des œuvres présentées pour un même artiste fait de cette dispersion un évènement exceptionnel. Elle met à l’honneur un art moins fréquent en salles des ventes : la sculpture, et apporte aussi un éclairage sur le marché de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle.