Décorations - Militaria - Armes blanches et à feu - Souvenirs du Général Marchand

Jean-Baptiste Marchand est né en 1863 à Thoissey dans l'Ain. A 20 ans, attiré par l'aventure coloniale, il s'engage au 4e Rima à Toulon. Instruit, il est promu sous-lieutenant en mars 1887 après un passage à l'Ecole de Saint-Maixent.
Il débarque au Sénégal début 1888 et il effectue plusieurs campagnes au Soudan, au Mali, en Côte d'Ivoire...il reçoit la Légion d'honneur et il est nommé capitaine en 1892.
 
La "MISSION MARCHAND"
Le 22 juin 1896, il reçoit le commandement d'une mission d'exploration baptisée "Mission Congo-Nil ". Il s'agit d'une mission d'expansion française en Afrique Equatoriale depuis les possessions du Congo et de l'Oubangui en direction du Nil pour y implanter un poste militaire au point stratégique de Fachoda.
Dans le contexte de la rivalité coloniale franco-britannique en Afrique, le rôle de cette "mission Marchand" est primordial. Il s'agit, en se portant les premiers sur le Nil depuis les territoires d'Afrique occidentale sous contrôle français, de contester l'hégémonie britannique sur le grand fleuve et d'implanter au sud de l'Égypte un nouveau protectorat français.
Cette mission, qui nécessite une logistique considérable est composée de cent-cinquante tirailleurs encadrés par douze officiers et sous-officiers français. Elle part de Loango sur la côte Atlantique en juillet 1896, et arrive à Fachoda, ancien fort turc sur la rive du Nil, le 10 juillet 1898.
Marchand fait remettre le fort en état. Le 18 septembre une flottille anglo-égyptienne commandée par le général Kitchener survient et s'établit à proximité du fort.  Ce dernier, grand vainqueur de la bataille d'Omdurman ne compte pas se voir contester le contrôle du Nil, de son delta jusqu'à ses sources. Les britanniques établissent alors un blocus autour de la place de Fachoda et la crise devient internationale. Les relations se crispent à un point tel que l'on commence à craindre une guerre. En janvier 1899, un accord est trouvé entre les deux grandes puissances coloniales. La mission reçoit l'ordre d'évacuer les lieux et de laisser la place aux Anglais. Marchand, promu commandant, est profondément déçu par l'attitude du gouvernement français. Il refuse que sa troupe soit rapatriée par les Anglais et décide de gagner Djibouti par ses propres moyens.
De l'Atlantique à la Mer Rouge, l'Afrique est traversée pour la première fois en trois ans avec très peu de pertes humaines, grâce à la préparation très minutieuse de Marchand et aux officiers expérimentés dont il s'entoure.
 
L'expédition est rapatriée à Toulon, puis à Paris où elle est partout acclamée. Le 14 juillet 1899 c'est le défilé triomphal à Longchamp de Marchand et de sa compagnie.
 
Marchand continue une carrière militaire - Missions diplomatiques en Chine, commandement du 4e Rima - mais finit par démissionner en 1904. Il demande sa réintégration à la déclaration de guerre en 1914. Il commande alors une brigade coloniale et Il est rapidement promu général de brigade. Gravement blessé à plusieurs reprises, il est promu Grand Officier de la Légion d'Honneur.
En 1917 il est au chemin des Dames et à Verdun. En 1918 la division Marchand combat sur la Marne à Château-Thierry et Epernay. Après l'armistice la division Marchand entre en Allemagne, atteint Mayence et s'installe sur le Rhin. Elle est dissoute en février 1919.
Marchand meurt en 1934 à Paris et il inhumé à Thoissey, où on lui a érige une statue.
Un monument commémoratif de l'expédition Marchand a été élevé à Paris Porte-Dorée. A Lyon, le pont Kitchener a été officiellement rebaptisé pont Kitchener-Marchand en 1955.
 
Bibliographie :
Marchand, le héros de Fachoda - Musée d'Histoire militaire




      Epée d'honneur offerte au Commandant Marchand en 1899 par le journal "La Patrie"
Monture en bronze argenté, fusée reprise en ciselure représentant la déesse Hator (reste de dorure). Branche de garde composée de deux crocodiles du Nil affrontés, tenant dans leur gueule un anneau dans lequel devait se trouver un scarabée en jade. L'extrémité de la croisière termine en fleur de lotus émaillée (une manquante). Clavier ajouré, en émail cloisonné, représentant le pectoral de Ramsès II composé de l'oiseau à tête de bélier, qui est une forme du dieu solaire, enveloppant de ses ailes le nom de FASHODA gravé dans un cartouche, et surplombant Nekhbet et Oudjat, déesses du Sud et du Nord, protectrices de l'Egypte, pourvues d'une seule paire d'ailes déployées pour deux. Contre-clavier amovible émaillé et cloisonné représentant deux cobras royaux encadrant le disque solaire.
Lame de 82 cm à deux tranchants et à gouttière centrale commençant au premier tiers, entièrement damasquinée.
Fourreau en cuir de crocodile (léger manque à l'extrémité du revers) à deux garnitures en laiton argenté et gravé de nénuphars, garniture du revers supérieur comportant l'inscription "AU COMMANDANT MARCHAND LES FRANCAIS RECONNAISSANTS SOUSCRIPTIONS DU JOURNAL LA PATRIE 1899" dans un cartouche, bouton de chape représentant la tête d'Anubis, bouterolle ciselée
L. totale 98 cm
 
Cette épée, offerte sur souscription au commandant Marchand lors d'une grand cérémonie patriotique, a été conçue par MARQUET de VASSELOT (son dessin est reproduit dans la revue l'ILLUSTRATION de la même époque). Elle commémore l'épisode de FASHODA, le 25 août 1898, qui mit à mal l'Entente Cordiale avec les Britanniques et faillit déclencher une guerre.
 
2 000 / 4 000€
 
Expert : Nicolas DUGOUJON
 
Vente à 14h30 et 17h : Souvenirs Historiques – Armes – Militaria - autographes, manuscrits et archives
mercredi 22 février 2017 14:30
Hôtel des Ventes - 70 rue Vendôme 69006 Lyon