La CCI de Lyon pour le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs


6169€
frais compris, lundi 22 octobre

Deux projets de tentures pour un exceptionnel Meuble brodé, attribués à J.F Bony, Lyon, 1811, aquarelle et mine de plomb sur papier vergé, encadré 40 × 28 cm et 41 × 23 cm à vue Désireux de restaurer les résidences du pouvoir malmenées sous la Révolution et de donner du travail aux manufactures lyonnaises en grande difficulté économique, Napoléon commande entre 1802 et 1811 de très importantes quantités de soieries. Pour la troisième et dernière commande destinée à Versailles, décidée en décembre 1811, un Meuble de satin blanc brodé est commandé à Bissardon, Cousin et Bony pour un salon du Petit appartement de l'Impératrice. A. Desmazis, Intendant du Mobilier impérial depuis 1806, précise dans une lettre "il n'y aura de commis à Lyon que ce seul meuble brodé qui présentera beaucoup de richesses". Celui-ci est ainsi décrit dans le texte de la Soumission qui lui est adressée: "un Fond de petits Bouquets et oiseaux nués". Sur la partie inférieure d'un des lés est un fût de Colonne portant un vase, orné de Dorures de différentes couleurs et contenant une masse de Fleurs nuées au naturel. Sur la partie inférieure de l'autre lés est une Corbeille antique contenant pareillement une masse de Fleurs nuées id. et Soutenus par des ornements en couleurs d'or L'ordonnancement et de nombreux éléments des décors de nos deux projets s'accordent en grande partie avec cette description et présentent de nombreuses similitudes avec la maquette définitive du Meuble réalisé pour Versailles conservée dans les archives de la manufacture Tassinari et Chatel à Lyon. Un autre projet conservé à Versailles fut refusé, ses dimensions sont proches de celles de nos documents (40,5 × 28,5 cm) Nos projets s'inscrivent donc dans les travaux préparatoires à cette prestigieuse commande, les différents bouquets et vases encadrant la lyre se comprennent comme autant de propositions différentes à soumettre au commanditaire. En mars 1811 A. Desmazis séjourne à Lyon, les différents fabricants lui proposent notamment leurs dessins pour "les étoffes riches". Nos documents lui furent probablement soumis et non retenus; le dessin de la lyre fut peut-être jugé trop martial pour un intérieur féminin? ou bien alors l'astre solaire sommant l'instrument fut jugé comme une référence trop marquée au prestigieux bâtisseur de Versailles? Ce meuble de satin brodé livré en 1812 ne fut jamais utilisé pour Versailles, il resta complet jusqu'à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui Le Mobilier National conserve 11 panneaux de la tenture à l'état neuf (GMMP28), 4 autres se trouvent à la Malmaison Division possible sur demande Bibliographie: - Coural (J. sous la direction de), Paris, Mobilier national, Soieries Empire, Editions de la RMN, Paris, 1980. Cat. N° 53, P 184 à 193 - Soieries de Lyon commandes impériales, Collections du Mobilier national, Musée historique des tissus de Lyon, 1982. Cat n° 36, Pl. V