Etoffes anciennes - Costumes - Archives Textiles

Pour la troisième année consécutive notre maison de ventes aux enchères et Raphael Maraval-Hutin donnent rendez-vous à Lyon le 2 avril prochain aux amateurs et collectionneurs pour une vente consacrée aux étoffes et costumes anciens.
Remarquée par les initiés et les institutions comme celle du Musée des Tissus acquéreur dans une précédente édition de deux projets d’étoffes brodées de Bony pour le château de Versailles, cette vente est l’occasion de raviver le souvenir du prestigieux passé de La Grande Fabrique.
Au fil de la vente seront convoqués les grands noms de la soie qui donnèrent dans la seconde moitié du XIX siècle aux élégantes de l’aristocratie européenne les plus beaux velours pour leurs robes de bal et aux prélats les brocarts les plus riches réputés plaire à Dieu. Ainsi, pour le profane on remarquera un album (lot 19) de velours façonnés ; les somptueux bouquets qui décorent ces étoffes pourront devenir une source d’inspiration pour les créateurs d’étoffes de la haute couture actuelle, à charge pour eux de savoir les transposer en broderies ou soieries imprimées, ces velours étant de nos jours impossibles à retisser sur des métiers mécanisés. C’est aussi le cas de la somptueuse étoffe de robe Orchidées (lot 91) présentée à l’Exposition Universelle de Londres de 1862 par le fabricant Schulz et Béraud dont le Musée des Tissus conserve aussi un exemplaire. Pour le sacré, on remarquera un dais à décor dit angélique de la manufacture Henry datant de la fin du XIXe siècle ; à l’état neuf, il trouverait tout à fait sa place dans l’opulente Basilique de Fourvière. Du fabricant Truchot, spécialisé lui aussi dans les étoffes liturgiques à cette époque, ce sont plus de 30 m d’un brocart entièrement doré que seront proposés à la vente aux alentours de 3000 à 5000 € (lot 87).
A l’origine des décors de ces belles étoffes tissées et imprimées il y a le talent de dessinateurs spécialisés. A Lyon, dans l’après-guerre, c’est encore toute une corporation qui chaque jour réinvente le motif de fleur ou de fantaisie qui sera à la mode la saison suivante. Les lots 38 à 59 estimés de 100 € à 500 € proposeront des projets du dessinateur textile lyonnais Jean Gentil. Destinés à des foulards pour la plupart, ces décors pleins d’esprit reflètent l’air du temps des Trente-glorieuses ; peints à la gouache avec talent, beaucoup de ces projets peuvent être considérés comme des œuvres d’art à part entière.
Enfin, entre influences et confluences, la dernière partie de la vente sera consacrée aux costumes et broderies de la Chine et de l’Empire ottoman ; les échanges culturels et commerciaux entre Lyon et la Chine notamment étaient très nombreux au XIXe siècle et c’est une collection lyonnaise d’une trentaine de pièces de costume qui sera proposée avec en point d’orgue une robe de cour d’homme bleue et or au neuf dragons datant de la fin du XIXe siècle et estimée entre 800/1300 € (lot 178).

Raphaël Maraval-Hutin, expert

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