Vente aux enchères publiques : Etoffes & costumes anciens, Archives textiles 5e

Cette cinquième vente prestigieuse consacrée aux étoffes et costumes anciens organisée par DE BAECQUE & Associés sera un évènement spécialement lyonnais ; en effet, la plupart des pièces présentées proviennent des fonds de familles de Lyon et de ses environs.
  C’est une particularité locale de pouvoir découvrir dans les armoires et malles des greniers à la fois des soieries d’ameublement témoignant de l’excellence des grandes manufactures lyonnaises du XIXe siècle principalement et aussi des textiles du quotidien si l’on peut dire qu’il s’agisse de ceux qui vêtaient ou de ceux destinés à protéger du froid et à décorer les plus beaux intérieurs comme les paires de rideaux et les garnitures de lit. Dans le cas des familles liées à l’industrie de la soie, à La Grande  Fabrique, les rideaux d’un salon comme les robes de jour ou de bal  sont alors choisis avec un goût plus affiné qu’ailleurs qui témoigne du souci de représentation social lié à l’environnement local. A Lyon, l’étoffe et la qualité des broderies d’une robe du soir portée au bal par une Jeune-femme en âge de se marier seront plus regardées qu’ailleurs, peut-être même plus que la jeune-femme elle-même...
La partie de la vente dédiée aux costumes offre plusieurs exemples de robes de bal somptueuses du Second empire aux Années folles, les prix de départ s’étalent de 100 à 800 € pour les plus rares.
 
La Maison Staron crée en 1867 et dirigée par la même famille à Saint Etienne pendant plus d’un siècle illustre bien l’Histoire de ces grandes manufactures familiales. Staron se distingue par ses rubans pour robes et ses soieries Haute nouveauté, c’est-à-dire toujours à la pointe de la mode, elle fournit les grands couturiers de l’après-guerre comme Dior et Balenciaga ; des liasses de grands échantillons de mousseline et crêpes imprimés seront proposés à la vente estimés de 400 à 600 € chacun.
Ces témoignages de la Haute couture seront autant de « nouvelles » idées pour inspirer les grands couturiers d’aujourd’hui.
 
L’ensemble très complet des textiles conservés dans un château des environs de Lyon redonne bien la mesure presque anthropologique de l’importance qu’ils avaient dans une grande demeure jusqu’au milieu du XXe siècle. Redécouverts rangés dans les placards d’une chambre du dernier étage, chacun d’entre eux était enveloppé dans des serviettes de lin damassé servant de housses et portant une étiquette manuscrite épinglée désignant le contenu. A une époque où l’on jetait peu, indépendamment du niveau de fortune, c’est avec le même soin que l’on conservait par exemple les broderies du XVIIIe siècle formant une partie de la garniture d’un lit à baldaquin et un chemisier de linon vers 1900 marqué chemisier de madame usé, pouvant encore servir…Ces paquets une fois ouverts, les étoffes dépliées, c’est un univers de couleurs chatoyantes, de matières et de décors très variés que l’on redécouvre. Des garnitures de lit à baldaquin en toile imprimée du Second Empire sont à motifs de fleurs imprimées en rouge ou bleu.
 
Plus ancien, vers 1820, un couvre-lit sur le thème de La Chasse au marais présente un décor très réaliste et devait garnir la chambre d’un amateur de chasse ;
 
Des rideaux de taffetas jaune vif devaient illuminer de leur couleur les pièces de réception du rez-de-chaussée. Pour ces témoignages qui pourront servir à décorer d’autres grandes demeures, les prix vont 300 à 2000 € environ.
 
 Dans un autre placard sont rangées des chasubles des XVIIIe et XIXe siècles, elles étaient portées par les prêtres célébrant la messe dans la chapelle privée du château, la plus précieuse datant de l’époque Louis XV est dans un brocart à décor floral qui évoque les opulentes robes portées à la Cour ; comme de nos jours encore, l’usage voulait que l’on ne porte que pour une seule grande occasion ces robes, on les donnait ensuite au clergé pour la fabrication de chasubles.
 
Réunies à d’autres de diverses provenances, ces ornements liturgiques sont estimés entre 500 et 800 € en moyenne.  Des éléments plus exotiques surprennent aussi comme des châles cachemire des Indes qui étaient sous le second Empire l’un des cadeaux incontournables de la corbeille de mariée d’une élégante en vue et s’affichent de 800 € à 1300 € ; ou bien encore un métrage conséquent de damas de Chine jaune impérial à décor de dragons du XIXe siècle estimé autour de 1300/1600 €.
 
Plus courants jadis mais devenus rares et appréciés des collectionneurs, des vêtements de tous les jours ont été aussi conservé comme une livrée de domestique et une robe de chambre d’homme très élégante datant du Second Empire estimée 300/500 € ; toute en laine elle devait être d’un grand réconfort pour affronter le froid de ces grandes demeures que ne chauffaient alors que les feux d’âtre. 
Signalons enfin une exceptionnelle suite de quatre tentures brodées sur le thème des heures du jour et des saisons vers lesquelles les musées, Le Musée ? devraient regarder. D’un onirisme inspiré elles sont l’œuvre à l’aiguille de madame J Vicart Mayonnade ; l’ensemble est estimé autour de 4000 €
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Raphaël MARAVAL-HUTIN – Expert
 
Contacts étude : Grégoire Martin Chamussy – Muriel Le Payen
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